Re:Re:Re:Re:Re:Congé d'armistice en 1943

Bonjour
Merci de ces précisions très intéressantes.

Concernant l'armée de l'Air il y eut au moins une filière dédiée.
Des demandes furent faites par le général Bouscat au général Carayon, qui était le chef d'état-major du SGDA, pour faciliter l'évasion de navigants expérimentés qui manquaient en AFN. Ces demandes, en particulier une liste d’une vingtaine de pilotes de chasse ayant obtenu des victoires en 1940, avait en transité par l'ingénieur général Ziegler, l'une des grandes personnalités de la résistance dans l'armée de l'Air, qui témoigna d’ailleurs de cela lorsque Carayon passa devant une commission d'épuration à la libération. Carayon fournit bien les coordonnées de 300 navigants pour faciliter le travail des recruteurs.

Avant même la formalisation de ces demandes le commandant Bouvarre (ex du GC III/7), alors au bureau de œuvres sociales et membre de l’ORA avait travaillé au recrutement des hommes. Surtout sans doute des militaires qu’il connaissait bien.
Le passage des Pyrénées se faisait grâce à un réseau animé par le commandant Conze, ancien du 404 régiment de DCA.
Deux convois sont attestés en août 1943. Il y en eut très probablement quelques autres (mais les archives sont très lacunaires).
On compta notamment dans le premier convoi :
• Maurice et René Challe anciens du GC III/7 et II/4 puis tous deux au Normandie-Niemen
• Le capitaine Pinteaux ancien du GB I/12 puis GB I/63 Sénégal
• Le lieutenant Genty ancien du GB II/12 puis Lorraine et son frère, adjudant au GC I/5
• Le capitaine de Loustal qui ira au GB I/32 Bourgogne
• Le capitaine Guizard ancien du GC III/10 puis GC II/9 puis commandant du II/2 Berry
• L’adjudant Brisset
Le second convoi était dirigé par le capitaine Perdrizet ancien du GC II/8, les autres participants ne sont pas connus (en tous cas pas de moi !)
Dans un autre convoi on trouvait le capitaine Garde ancien du GC I/1 puis école de Meknès, accompagné de deux membres de son ancien groupe non identifiés.

Cela n’empêcha pas les participants d’être pour la plupart internés durant plusieurs mois en Espagne avant de pouvoir rejoindre Casablanca. La filière permettait bien de passer la frontière mais au-delà chacun devait se débrouiller !
La filière semble avoir cessé son activité en octobre car les cols devenaient impraticables et que les finances manquaient pour payer les passages et soutenir les familles qui se trouvaient en difficulté en cas d’arrêt des délégations de solde (souvent solde de congés d’armistice en l’occurrence).

Le nombre d’hommes ayant transité par cette filière dut rester modeste, sans doute entre 20 et 30 bien qu’il soit impossible de produire un chiffre précis en l'état de la documentation.