Pour ce genre de questionnement relatif aux cellules, la "bible" est le site WW II Aircraft performance.
Au cas particulier du Spit Mk I, les données disponibles montrent une légère variabilité des résultats, qui semblent être surtout fonction des différents modèles d'hélices :
Le Spit MK I L.1007 testé le 20 juillet 1939 avec un moteur Merlin III et une hélice à deux positions filait 364 mph (585 km/h) à 18.600 pieds (5.670 m.), au poids de 5.925 livres (2.688 kg).
Le Spit Mk I N 3171 testé le 19 mars 1940 avec encore un Merlin III mais une hélice Rotol à vitesse constante, volait à 354 mph (570 km/h) entre 18.900 et 20.000 pieds (5.760 à 6.100 m.), au poids de
6.050 livres (2.745 kg). Toutefois le commentateur de l'essai indiquait que le moteur semblait légèrement moins performant que les précédents passés à Boscombe Down.
En ce qui concerne le moteur, on est aussi dans la variabilité... Le Merlin III (comme son ainé le Merlin II dont il ne différait que par le "nez" de bout d'arbre d'hélice et quelques détails mineurs)
donnait au départ 1.030 ch à 10.250 pieds (3.120 m.) avec 6,25 psi de "boost" (1.070 mm Hg). Mais au moment de l'entrée en guerre, la disponibilité d'essence à 100 d'octane permit de pousser le moteur
aux mêmes puissance et pression d'admission, mais jusqu'à 15.500 pieds (4.725 m.).
Par la suite, les tests ayant démontré que le Merlin encaissait des pressions d'admission encore supérieures, le Merlin III fut homologué à + 12 psi (1.380 mm Hg) qui permettait une puissance de combat
de 1.310 ch à 9.000 pieds. Mais cette homologation est postérieure au dernier test cité plus haut et, de toutes façons, n'améliorait que les performances à basse altitude, comme le fit l'étape suivante
de développement du Merlin qui vit sa pression d'admission passer à + 16 psi, donnant alors une puissance maxi de 1.440 ch à 5.500 pieds.
Tout ceci est plus ou moins résumé par ces courbes :
http://www.spitfireperformance.com/spitfire-I-rae-12lbs.jpg
Pour mémoire, certaines versions du Merlin (équipant entre autres les ultimes séries de P.51D) absorbaient sans broncher une pression de suralimentation de +25 psi (2.050 mm Hg, ou 2,72 bars...) qui leur
permettaient de tutoyer les 2.000 ch. Leur suralimentation était bien entendu très différente du Merlin II /III, qui n'avaient qu'un compresseur à un seul étage et une seule vitesse.
Bien amicalement,
Alain