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Re:Re:Re:Re:Re:Re:Raymond Babylas Amory - Aéroforums
Re:Re:Re:Re:Re:Re:Raymond Babylas Amory
de Jocelyn Leclercq
(06/12/2024 14:00:05)
en réponse à Re:Re:Re:Re:Re:Raymond Babylas Amory de Romain Verardo (05/12/2024 19:29:49)
Bonjour
Je prends connaissance de cet échange, fort intéressant.
Je partage globalement l'avis de Lucien, mais je recueille et tiens compte des témoignages locaux, mais toujours avec une grande ouverture d'esprit, quant à la
date notamment des événements rapportés. En 35 années de recherches sur les chutes d'avions, j'ai pu me rendre compte de la fragilité des témoignages humains,
tout comme dans d'autres cas, ils se sont révélés fiables par ailleurs.
Vous évoquez des sources journalistiques. Ce sont souvent des sources secondaires, et là encore, à prendre avec des pincettes. De nombreux journalistes publiaient
tout ce qu'ils entendaient, sans rien vérifier du tout.
Idem, le discours d'un officier de la marine en 1994. Il s'est basé pour l'écrire sur un résumé trouvé je ne sais où qui disait que le pilote avait deux
victoires, et ce n'est pas parce qu'un officier l'a dit dans un discours que c'est forcément vrai. Dans un contexte comme celui-ci, pour moi, un discours n'est en
rien un élément de preuve.
Vous évoquez des éléments matériels. S'agit-il uniquement des dégâts sur la ferme, ou de pièces provenant de l'avion allemand abattu ? Ce point n'est pas clair
dans votre argumentaire.
Dans ma longue expérience, je me souviens par exemple d'un témoin qui affirmait qu'aucun avion n'était tombé dans son voisinage. Quand nous avons excavé l'avion
en question, ce témoin a fini par avouer qu'il s'était absenté de chez lui quelques jours pendant l'exode en mai 1940, et c'est à ce moment-là que l'avion est
tombé. Le témoin était pourtant tout ce qu'il y a de plus affirmatif. Je ne compte pas le nombre de témoignages reçus avec des dates erronées, des confusions
entre deux événements géographiquement proches, un cratère de bombe confondu avec un point d'impact d'avion, etc...
Je ne suis pas d'accord avec votre phrase " Toutefois, il est possible, et cela reste à confirmer, que les pertes d’appareils inutilisables mais avec des pilotes
survivants n’aient pas été systématiquement comptabilisées comme des avions abattus." Il existe des fascicules sur les pertes des chasseurs allemands en France,
un pour 1939-1940, un pour 1941 et un pour 1942. C'est l'historien Pierre Watteeuw qui les avait compilés. Idem, un fascicule sur les pertes de Bf110 des unités
Zerstörer avait été publié, dans la même veine. Bien souvent, la perte de l'avion est bien évoquée, mais si le pilote ou l'équipage a survécu sans blessure, le
nom n'est pas donné mais la perte est listée. Il existe aussi le livre de Peter Cornwell "The Battle of France then and now" qui est bien utile. Aucun de ces
ouvrages n'est infaillible, mais leur consultation apporte des éléments de compréhension bien synthétiques.
Vous pouvez évidemment consulter les Bundesarchiv. J'ignore si vous avez également consulté les archives départementales. Le fond du cabinet du Préfet, ou du
sous-Préfet, peut éventuellement contenir des rapports sur les chutes d'avions. De même les archives du Service Historique de la Gendarmerie Nationale. Les mêmes
rapports que ceux trouvés aux A.D., mais parfois certains dossiers ont été détruits d'un côté, et ont survécu de l'autre.
Enfin, je ne comprends, en vous lisant, ce que vous avez étudié au niveaux des archives militaires françaises, relatives à la mission, à l'unité, au matériel
utilisé.
Vous souhaitant bonne continuation dans vos recherches
Jocelyn Leclercq
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