Un petit détail

J'adhère totalement aux causes avancées par Jean-Noël : une structure souple, si la conception de la chaîne cinématique des commandes a sous-évalué l'importance des amplitudes, peut provoquer des coincements et des calages baladeurs.

Tout aussi "sournoisement", la souplesse de la voilure peut générer un calage variable des extrémités tout à fait intempestif.

Je livre ces quelques chiffres à votre réflexion : Le He 274 a une envergure de 44,10 m pour une surface de 170 m², dimensions qui le rapprochent fortement du Boeing B29 (43,10 m d'envergure pour 161,3 m² de surface - les deux appareils ont donc un allongement quasi identique de 11,50, détail important pour la structure alaire).

Or la cellule du He 274 pèse à vide 21.300 kg, pour 33.800 pour le B29... plus de 50% en plus ! Même si les moteurs ont vraisemblablement une part de responsabilité dans le poids supérieur, l'écart révèle tout de même que la structure du He 274 devait être des plus légères... avec le comportement tortillard dont il est ici question.

En prime, on peut aussi parler du B-24, dont l'aile était de grand allongement elle aussi - très légèrement supérieur au 11.50 précité. Son profil Davies très spécial était de grande épaisseur, ce qui assurait naturellement une meilleure rigidité. Néanmoins, considérant sa masse à vide de 16.500 kg pour une envergure de 33,50 m. et une surface de 97,40 m², on voit que ces chiffres affectés de la "loi de Brunelleschi", nous renvoient encore au B-29 : rapport des envergures 1,31 (33,50 et 43,10 m.), rapport des surfaces 1,74 (soit 1,31 au carré), rapport des masses 2,04 (soit environ 1,31 au cube). Cette similitude laisse loin derrière le He 274 et dénonce encore sa légèreté.


Bien amicalement,