Re:Re:Re:Re:Raymond Babylas Amory

Bonjour,

En plus de 40 ans de recherches sur l’Aéronautique navale, j’ai appris à me méfier des témoignages oraux, surtout provenant de personnes, certes de bonne foi, mais
n’ayant strictement aucune connaissance en aéronautique.
J’ai eu tellement de déboires et de mauvaises surprises que j’ai décidé, une bonne fois pour toutes, de ne plus jamais les prendre en compte.
Mais, et je m’empresse de le préciser, il ne s’agit que d’une « philosophie » personnelle qui n’engage que moi. Et je demeure admiratif devant le boulot que vous avez
abattu. Nous avons tout simplement des approches différentes et toute discussion serait sans issue.

Il est cependant un point que je conteste formellement, il s’agit des deux présumées victoires obtenues par Amory.
Ce n’est tout simplement pas possible car :
- Les victoires obtenues par les escadrilles AC1 et AC2 sont connues et documentées. Celles supposées d’Amory n’y sont pas.
- Si Amory avait obtenu une victoire, elle aurait été sanctionnée par l’attribution d’une citation. Or sa case matriculaire est vierge de toute décoration.
- Si des appareils allemands ont été détruits à cette occasion, on en trouverait trace dans les archives de la Luftwaffe, ce qui n’est pas le cas.
Par ailleurs :
- Amory sortait du cours de chasse de Hourtin, il avait tout au plus 300 hdv et aucune expérience du combat. Raison pour laquelle très probablement la hiérarchie lui
avait confié cette mission qui n’offrait en principe aucun risque.
- Je sais également que les canons de 20mm des rares Bloch survivants avaient été démontés pour équiper les Potez 631 dont beaucoup avaient livrés sans cet armement.
- Il y donc de fortes présomptions pour que le Bloch d’Amory n’ait été armé que des deux seules mitrailleuses de 7,5 mm, armement digne de la guerre de 14-18 ! Il ne
faisait pas le poids devant les 2 canons de 20mm et les quatre mitrailleuses de 7,92mm des BF 110.
- Enfin, si des BF 110 avaient été abattus, cela aurait laissé des traces or, à ma connaissance, aucune épave n’a été recensée dans le Cotentin.

Cela dit, il est hors de question pour moi de vouloir de quelque manière que ce soit, remettre en cause le sacrifice de Raymond Amory. Militaire d’active, il a rempli son
devoir ultime en se battant certainement très courageusement contre un ennemi très supérieur en nombre et armement et mérite sans restriction aucune la reconnaissance de
la France.